Révolution et Partis 2.0 ?
Révolution et Partis 2.0
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Est-il possible de transformer les partis politiques en associations honnêtes et démocratiques ? Et comment ? Est-il possible de conduire le pays vers la démocratie sans eux ?
Ce projet est présenté ici :
- Un premier moyen, le vote refusé pour les partis politiques
- Le constat de l'impasse démocratique
- Où trouver les solutions pour en sortir ?
- Comment agir ?
- Un plan d'action en guise de conclusion, et de point de départ
Simone Weil, philosophe française et résistante, décédée en 1943, a parfaitement su, avec sa "Note sur la suppression des partis politiques" reprise sur cette page , nous démontrer la nuisance des partis politiques, et elle nous a clairement exposé les multiples raisons que nous aurions de les supprimer du paysage politique. Les supprimer, mais comment ? Sa mort prématurée nous a laissé sans réponse de sa part à cette question.
Un premier moyen, le vote refusé pour les partis politiques
La révolution armée, violente, usant des passions collectives, n'est à l'évidence pas justifiable pour cet objectif, même si les citoyens font valoir leur droit constitutionnel de résistance à l'oppression. Ce type de révolution ne sera plus jamais une issue. Les partis au pouvoir en place, aidés par ceux qui rêvent d'y accéder, ont aujourd'hui des moyens considérables pour réprimer ces mouvements et ensuite, quelle qu'en soit l'issue, pour les récupérer et organiser une oligarchie, voire une dictature, pire que celle que la révolution espérait évincer. Les exemples récents sont légions. Nous avons évoqué à plusieurs reprises sur ce site une première action, simple, démocratique, à la portée de chacun, pour commencer cette action de résistance, cette « révolution 2.0 » :
NE PLUS JAMAIS VOTER, À AUCUNE ÉLECTION, POUR UN CANDIDAT QUI SE PRÉSENTERAIT AU NOM D'UN PARTI OU EN ASSOCIATION AVEC UN PARTI POLITIQUE.
Mais s'abstenir, voter blanc ou nul n'apporte rien, car un candidat soutenu par un parti, avec les privilèges financiers et médiatiques dont il dispose, aussi faible soit le nombre de voix qu'il obtient, gardera la possibilité d'être élu. Telle est la règle de notre suffrage dit « universel », qui protège bien les partis. Mais alors pour qui voter, si l'électeur décide encore de se déplacer pour déposer un bulletin dans l'urne ?
Le constat de l'impasse démocratique
Refuser simplement l'offre politique ne sert à rien. En effet, les partis se sont protégés de ce « risque », par exemple en refusant perpétuellement de reconnaître le vote blanc comme suffrage exprimé. Ils ont même fait pire en 2014 : ils ont voté une loi dite perfidement « loi visant à reconnaître le vote blanc aux élections » ! Belle supercherie qui ne vise qu'à une chose : tromper les citoyens. Car cette loi n'a rien changé, si ce n'est qu'une enveloppe vide tient maintenant lieu de vote blanc et que les mairies doivent nous faire savoir combien de ces votes blanc ont été déposés, avant de les jeter, comme ce fut toujours le cas, aux poubelles.
Le site gouvernemental « vie-publique » présente la loi de façon mensongère car, après avoir effectivement signalé que ces votes ne sont pas pis en compte dans les résultats, il conclu en affirmant de façon trompeuse : « Un amendement déposé à l’Assemblée nationale repousse au 1er avril 2014 la date d’application de la loi, ce qui rend effective la reconnaissance du vote blanc pour les prochaines élections européennes. »! Un vote soi-disant « reconnu » mais qui « n’est pas pris en compte dans la détermination du nombre des suffrages exprimés », c'est une tromperie. Voici comment agissent en maintes occasions les partis politiques.
Les exemples sont multiples : titres de lois ou d'articles constitutionnels trompeurs (comme l'article 11), « cavaliers législatifs » sans rapport avec la loi où ils sont insérés malgré leur inconstitutionnalité, lois et codes assortis d'exceptions qui bafouent le principe d'égalité devant la loi, toujours pour de « bonnes raisons », etc.
Mais alors, encore une fois, pour qui voter ? C'est ici que commence la révolution « 2.0 », sans arme, ni haine, ni violence : tout d'abord, répétons-le, par ne plus jamais voter que pour des citoyens libres. La suite, un peu plus complexe, mérite un simple effort de chacun de nous, de chacun de ceux qui ne font plus confiance au partis politiques pour nous gouverner et gouverner le pays. Nous sommes des millions dans ce cas, il ne nous reste qu'à coopérer, sans abandonner nos propres convictions.
Tout citoyen libre, c’est-à-dire libre de toute attache partisane, et qui a donc décidé de penser par lui-même, sans être soumis à une quelconque idéologie clientéliste, peut légitimement se porter candidat.
Mais une candidature a un coût et nécessite une organisation lourde, que le code électoral, concocté par les partis politiques, a su rendre complexe à souhait et favorable aux partis, pour assurer leur protection et pour qu'ils conservent l'accès quasi-exclusif au pouvoir.
Les financements des partis : des « privilèges légaux » grâce aux lois qu'ils se votent. Voici quelques exemples des privilèges accordés aux partis (par les partis) dans les textes, pudiquement appelés « exception » :
- l'article L 52-8 du code électoral traitant des financements fourmille d'exceptions :
« Les personnes morales, à l'exception des partis ou groupements politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d'un candidat... ». - Ou encore, la Loi n° 88-227 du 11 mars 1988 dite « relative à la transparence financière de la vie politique. - Article 11-4 » (on note la malice du titre) : « Les dons consentis et les cotisations versées en qualité d'adhérent d'un ou de plusieurs partis politiques par une personne physique dûment identifiée à une ou plusieurs associations agréées en qualité d'association de financement ou à un ou plusieurs mandataires financiers d'un ou de plusieurs partis politiques ne peuvent annuellement excéder 7 500 euros.
Par exception, les cotisations versées par les titulaires de mandats électifs nationaux ou locaux ne sont pas prises en compte dans le calcul du plafond mentionné au premier alinéa. Les personnes morales à l'exception des partis ou groupements politiques ne peuvent contribuer au financement des partis ou groupements politiques »
Les partis créent donc des multitudes de « micro-partis » qui les financent et qui financent leurs campagnes. Grâce à ces « exceptions », les partis ne sont pas contraints par les limites qui s'imposent aux citoyens libres.
En 2008, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) constatait que, pour financer le parti qui a sa préférence, une même personne peut légalement dépasser la limite de 7 500 euros qui lui est imposée, et la multiplier par cinq ou dix en accordant autant de fois qu’elle veut la même somme versé aux micro-partis satellites mis en place par le parti en question. On en compte aujourd’hui plus de 300.
On trouvera à ce sujet sur le site « Pour une Constituante » un article de Claude Grellard, membre de cette association.
Financer une candidature pour un candidat libre, compte-tenu des « exceptions » réservées aux partis, revient donc à jeter son argent par les fenêtres !
Les candidatures libres sont donc réservées aux candidats des partis et aux citoyens les plus riches, ce qui est aussi en contradiction avec le principe d'égalité de tous pour l'accès aux mandats publics. Cette situation exclue la possibilité d'une réelle représentativité des élus.
Mais ces barrières sont encore renforcées par d'autres privilèges accordés aux partis, comme celui de l'accès aux médias.
Liberté, égalité, fraternité
En 2003, Michel SAPIN avouait lors d'une enquête sur le financement des partis que "quelqu'un qui veut frauder peut frauder et il sait qu'il fraude, il sait qu'il n'a pas le droit de toucher d'argent des collectivités locales, il sait qu'il n'a pas le droit de toucher de l'argent d'une entreprise, directement et indirectement. Mais c'est pas parce que il est interdit de voler qu'il peut pas y avoir de voleurs"... Corine Lepage, qui avait elle-même bénéficié des privilèges accordés aux partis, avoue son inquiétude en 2013. « Le vote de la loi sur la transparence, après l'échec de la réforme en commission mixte paritaire, restera dans l'histoire comme une occasion ratée, peut-être unique, de permettre aux citoyens de reprendre confiance dans leurs élus... 3 Français sur 4 considèrent leurs politiques comme corrompus...
Qu'il s'agisse du cumul des mandats, de la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature, c'est à dire de l'indépendance de la justice ou de la loi sur la transparence, les 3 textes qui auraient pu laisser espérer que la classe politique avait entendu les citoyens et acceptait de se laisser contrôler, à l'instar de ce qui se fait dans les autres démocraties avancées, ont capoté ou ont été réduits à leur plus simple expression.
Il est plus que temps que les citoyens qui n'acceptent plus cette auto gestion et rejettent avec une vigueur absolue l'exploitation politique que l'extrême droite et l'extrême gauche ne manqueront pas de faire de ce comportement, se rassemblent et exigent l'instauration du référendum d'initiative populaire qui seul permettra de mettre un terme à des privilèges qui sont d'un autre siècle. » Elle n'a pas été entendu, en manquant elle-même l'occasion de s'engager pour l'abolition des partis sous leur forme actuelle et sur leurs privilèges. Enfin, les partis bénéficient d'une dotation en financements publics calculée en fonction du résultat de chaque parti aux dernières élections législatives et du nombre de parlementaires affiliés.
En 2013, au nom de la « transparence » et de la « moralisation » l’enveloppe globale de 70,083 millions d’euros se décomposait en : une première fraction (31,951 millions d’euros) répartie entre les partis politiques en fonction des résultats obtenus lors du dernier renouvellement de l’Assemblée nationale. Le montant alloué est minoré pour les partis qui n’ont pas respecté l’obligation de parité des candidatures lors de ce scrutin. une seconde fraction (38,132 millions d’euros) attribuée aux partis politiques représentés au Parlement (Assemblée nationale et Sénat). Elle est répartie en fonction du nombre de parlementaires ayant déclaré se rattacher à chacun d’entre eux au cours du mois de novembre 2012.
Pour être candidat et espérer être élu, il n'y a donc pas d'autre issue que de faire allégeance à un parti, qui usera de vous pour poursuivre son objectif unique : le pouvoir grâce auquel il obtiendra les financements que les lois que vous lui voterez lui accorderont. La boucle est bouclée. Il ne restera plus à ce parti, finances en poche, qu'à entrer en campagne, en monopolisant les médias...
L'accès aux médias : une « équité » à géométrie variable favorable aux partis. C'est le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) qui fixe les règles dont les principes sont agrées par le Conseil Constitutionnel. Les membres du CSA sont nommés pour deux d’entre eux, dont le président, par le Président de la République, trois par le président du Sénat et trois autres par le président de l'Assemblée nationale. Le CSA nomme ensuite les présidents et des membres du conseil d'administration des médias nationaux. Les partis sont donc maîtres du jeu audiovisuel. Mais tous clament leur « indépendance » !
Voici la règle d'application du principe dit « d'équité » que le CSA fixe : « Du (1er janvier) jusqu’à la veille du jour de la publication de la liste des candidats officiels (date précisée), les médias radio-télévisuels doivent respecter un principe d’équité. L’équité se fonde notamment sur la représentativité du candidat, elle-même établie à partir des récents résultats électoraux et sondages d’opinion. ».
Une équité qui se fonde sur une différence de traitement selon sa « représentativité », bigre ; mais alors, comment peut-on devenir « représentatif » si on ne l'est pas déjà ? Vous avez dit « équité » !
Le dictionnaire juridique définit pourtant bien ce principe :
« L'équité est le principe modérateur du droit objectif (lois, règlements administratifs) selon lequel chacun peut prétendre à un traitement juste, égalitaire et raisonnable. Dans certains cas limités, la loi fait une place à la notion d'équité en laissant au juge le soin de se déterminer "ex aequo et bono" (selon ce qui est équitable et bon) c'est à dire, en écartant les règles légales lorsqu'il estime que leur application stricte aurait des conséquences inégalitaires ou déraisonnables. » Mais il s'agit ici de droit commun, judiciaire, et non de droit administratif.
Dans notre pays, il y a bien deux justices. Dans le cas des partis, le juge administratif suprême, le Conseil constitutionnel, n'a pas retenu cette définition de l'équité, oubliant qu'il impose un traitement égalitaire ! Ici, la justice judiciaire n'a pas son mot à dire.
Liberté, égalité, fraternité
Équité, transparence, liberté de parole, oui, mais à régime variable !
Comme le disait Coluche, pour le CSA et le Conseil constitutionnel, tous les candidats sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres ! Il faut en pratique, pour être élu, encore une fois, l'avoir déjà été ou être largement sponsorisé par un parti en place ! Cercle vicieux de notre soi-disant démocratie qui écarte avec soin tout citoyen libre. Certes, ce n'est pas parce qu'un candidat « passe à la télé » qu'il est élu, mais. un candidat qui est mis,comparativement à un autre, à l'écart des médias ne le sera jamais.
Le système électoral est donc verrouillé au profit des partis politiques, par l'absence d'un quorum minimum d'électeurs, par l'absence de vote de refus, par des règles de candidatures, de financement et d'accès aux médias réservant la part belle aux partis. La « liberté » de candidature que la Constitution prétend accorder également à tout citoyen n'existe donc pas. Ici encore, la Constitution a été dévoyée par les partis, à leur profit.
Comment pouvons-nous sortir de cette impasse institutionnelle ? Comment retrouver la possibilité d'exercer nos droits fondamentaux ? Comment nous soustraire à la nuisance des partis politiques ?
Par la révolution 2.0 ! Quelle est-t-elle ?
La solution commence donc par tout citoyen libre, par le respect absolu du principe de vote répété ici :
NE PLUS JAMAIS VOTER, À AUCUNE ÉLECTION, POUR UN CANDIDAT QUI SE PRÉSENTERAIT AU NOM OU EN ASSOCIATION AVEC UN PARTI POLITIQUE.
Cependant cela , nous l'avons vu, ne suffira pas, faute à des candidats libres et sans larges moyens financiers de disposer de fonds comparables aux partis pour financer leurs campagnes, et ensuite d'avoir un accès significatif aux médias.
Où trouver les solutions pour sortir de cette impasse?
Il pourrait sembler possible de chercher des solutions chez les politologues et autres chercheurs. Ils ont été nombreux au cours des cinquante dernières années à s'être souciés du problème posé par les partis. Citons quelques auteurs français, sans être exhaustifs et cherchons dans leurs travaux les projets qu'ils proposent pour nous libérer de leurs dérives :
DUVERGER (Maurice), Les partis politiques, Paris, Le Seuil, 1976, (1ère éd. 1951) nous parle de son rêve :
« Ne pourrait-on rêver d’une démocratie scientifique, où le Parlement serait formé d’un échantillonnage de citoyens reproduisant à l’échelle réduite, la structure exacte de la nation ?». Nous attendons toujours qu'il nous dise comment passer du rêve à la réalité !
Pascal PERRINEAU a beaucoup disserté sur ces sujets, mais il fut membre actif d'un parti et son jugement pourrait, avec le respect que nous lui devons, s'en trouver biaisé. Qu'importe, il a cependant approché à plusieurs reprises la question de la pertinence des partis, comme dans le chapitre d'un ouvrage consacré à "L’État des sciences sociales en France" dirigé par Marc Guillaume, chapitre intitulé : « Un objet perdu : les partis politiques », (La Découverte,1986). Ses écrits par lesquels il a répété ce constat sont nombreux, comme "Le désamour entre électeurs et classe politique", Sociétal, n° 6, mars 1997, pp. 39-44. Citons-le : "Les hommes politiques se plaignent du désamour entre les Français et leurs organes de représentation. Ils n'ont pas encore compris que les Français s'intéressent toujours autant à la politique, mais autrement. Et que c'est leur tâche d'organiser de nouvelles formes d'expression pour répondre à cette nouvelle demande, qui se manifeste parfois sur le mode violent. France de gauche, France de droite, vote ouvrier, vote de parti, tout cela fait partie du passé. Le «nouvel électeur» apparu depuis une quinzaine d'années ne vote plus en fonction de critères politiques, sociaux ou territoriaux simples et permanents. Il est volatil, individualiste, imprévisible et manifeste des réflexes de consommateur."
Ce politologue continue cependant à faire la même erreur de logique que ses confrères : un système ne peut pas se réformer lui-même de l'intérieur et s'il le fait, il reproduira toujours ses réflexes d'auto-protection des privilèges acquis.
On pourrait encore citer OFFERLE (Michel), "Les partis politiques", Paris, PUF, 1987. DUVERGER (Maurice), MENY Yves dir., Idéologies, partis politiques et groupes sociaux, Paris, Presses de Sciences Po, 1991. Ou encore :
YSMAL (Colette), "Les partis politiques sous la Vème République", Paris, Montchrétien, 1989. Et :
BRECHON (Pierre), "Les partis politiques", Paris, Montchestien, 1999. Enfin, toujours au XXe siècle :
Frédéric Sawicki, «Classer les hommes politiques», in Offerlé (Michel), dir., La profession politique, XIXe-XXe siècle, Paris, Belin, coll. «Socio-histoires», 1999
Ce dernier, comme les autres, fait simplement le constat : « Les historiens et les socio-politistes français ont été influencés par la spécificité de leurs institutions politiques, caractérisée par la relativement forte discipline et structuration partisane des groupes parlementaires, l’absence de reconnaissance officielle des groupes d’intérêt, la stabilité de la haute-administration, et l’importance de l’idiome de classe dans le langage et la symbolique politiques. La supposée discipline partisane a, par exemple, empêché qu’on s’interroge sur les différentes manières d’exercer un même rôle politique selon les ressources sociales, sur les clivages trans-partisans ainsi que sur les modalités de la division interne du travail parlementaire. »
Aaprès ce constat de carence des partis politiques l'auteur, toutcomme les autres, n'ébauche aucun commencement de proposition pour sortir de cette situation délétère où, comme ils le reconnaissnt, les partis nous plongent. Inutile de chercher ailleurs, ce constat est le même sur les autre pays européens et sur le continent américain, et l'absence de proposition concrète pour en sortir est tout aussi affligeante.
Tous ces ouvrages font bien le constat de l'image dégradée des partis, en analysent les causes, mais ils ne poussent pas cette analyse jusqu'à son terme avec le même courage que celui dont Simone Weil fit preuve en 1940. Il restent figés dans la posture compatissante envers les partis et trouvent à leurs turpitudes reconnues des excuses fondées sur leur rôle "utile", (voire pacificateur !) dans le gestion des conflits sociaux, sans tenir aucun compte (omissions volontaires?) des leçons de l'histoire.
Leurs arguments portent sur le constat affirmant que les partis conservent une place centrale dans tous les systèmes politiques, ou qu'une démocratie ne peut fonctionner sans organisations politiques qui contribuent à structurer l'opinion publique et à articuler les demandes de ses membres. Manque flagrant d'imagination ou posture dogmatique, qui s'apparente à la posture moyenâgeuse des scientifiques qui persistaient à prétendre que la Terre était le centre de l'Univers.
Au-delà de leurs multiples fonctions, les partis sont fondamentalement, nous disent-ils, des médiateurs entre le peuple et le pouvoir, les individus et la scène politique. Mais pourquoi les individus auraient-ils besoin de "médiateurs" par définition partiaux, donc sans la déontologie des médiateurs dignes de ce nom! Ils admettent que s'il y a bien un "effritement" des liens des partis avec la société, il y a au contraire renforcement de leurs relations avec les États. Sans doute, mais pour quels résultats: la corruption internationale, le commerce avec les dictatures, l'incapacité à régler ou à gérer les conflits et les crises financières ou écologiques, conduisant aux immenses flux de réfugiés que nous connaissons. Ces auteurs oublient tous qu'avant les partis, il y a le peuple, les citoyens, qui constituent le monde réel, et que ce n'est pas aux partis, mais au peuple que la souveraineté démocratique constitutionnelle appartient. Ce ne sont pas aux partis de décider ce que seront les institutions que certains de leurs membres auraient à servir, à moins de devenir juges et parties et d'écrire sans vergogne les règles qui les concernent.
Simone Weil avait bien expliqué qu'il était nécessaire de les supprimer tous, mais sans nous dire (sa courte vie ne lui en en pas laissé le temps) comment y parvenir ni comment agir après cette suppression.
Il y a bien Cynthia Fleury qui, avec son livre « Les pathologies de la démocratie » Fayard, 2005, s'interroge sur la façon de conduire la démocratie à l'âge adulte alors que les citoyens demeurent, selon elle, des enfants à qui tout est dû ? Constat surprenant mais classique chez certaines "élites" hors sol. Elle avoue cependant:
« Une mise à jour profonde de la démocratie est nécessaire pour finalement dépasser ces pathologies et arriver à l'épanouissement » sans se soucier de sa contradiction qui indique bien que si cette "mise à jour" n'a pas été conduite, c'est bien en raison de son abandon par les partis, soucieux de préserver leurs privilèges, et non des citoyens .
"Les démocraties modernes", nous dit-elle encore, "doivent "grandir" et ne plus être un environnement de frustration et de castration (mais qui sont les castrateurs, sinon les partis politiques) , "elles doivent permettre l'épanouissement des individus. Aussi, elles doivent se méfier des leçons de l'histoire, être critiques en évitant le dénigrement systématique. Enfin, elles doivent avoir pour objectif principal l'éducation et la protection des enfants, plutôt que leur fournir le spectacle des actes criminels et pervers qui a terme leur servira d'exemple (surtout lorsque ces exemples proviennet des détenteurs du pouvoir). Les sociétés modernes remplacent l'expérience par la consommation : tout est transformé en objet consommation qui par définition est vidé de tout contenu d'expérience humaine. En l'absence d'expériences, les démocraties modernes peuvent voir leurs capacités à se transformer être amoindries." Conclusion : ne consommons plus, la démocratie reviendra! Mais qui nous y pousse? Qui est aux commandes de l'économie?
« L'état de démocratie », constate-t-elle, « n'est pas un état naturel. En l'absence, d'actions positives visant à le faire évoluer, à le faire grandir, il se dégrade. Pour grandir les démocraties doivent préserver leur sources énergétiques qui résident dans la confrontation des contraires, comme le Bien et le Mal. Les démocraties modernes ne doivent pas considérer que le mal leur est extérieur, mais qu'il fait également partie d'eux-mêmes. Il faut remettre la question de la transcendance et donc de la religion dans le champ du débat démocratique, par exemple s'inspirer de la relation entre la Réforme et la Révolution qui aboutit à la sécularisation de la croyance, la foi sans la religion ». Diable, si nous osons dire : nous risquons d'attendre fort longtemps avant qu'un parti politique nous conduise sur le chemin de la transcendance surtout si comme elle le dit avec des pinettes, ils doivent considérer que le mal ... fait également partie d'eux-mêmes ... Cette solution de retour à la démocratie ne semble pas très opérante, mais plutôt incantatoire. Nous ne la retiendrons pas et nous laissons à d'autres le soin de l'expérimenter, le Dalaï Lama, peut-être?
Enfin, Cinthia Fleury recommande que « dans le débat sur la démocratie, l'on sorte de la pensée unique et du dogme qui décrit ce système à partir de modèles antiques, afin de se mettre en posture de créer de nouveaux modes d'organisation démocratiques répondant aux périls des pathologies démocratiques. »
Fortes paroles, mais ponctuées de bout en bout par des « les démocraties doivent » ou « ne doivent pas »« il faut », « il faut », « il faut ». Mais « il », qui est-ce ? « Les démocraties » c'est un concept politique, qui n'existe que par ceux qui le mette en actes ! Qui donc est aux commandes des démocraties ? Qui doit assurer la gestion quotidienne de la collectivité, comme celle des crises, qui doit tenter d'en réduire les effets faute d'avoir su les prévenir, ou même après avoir contribué par impéritie à leur apparition ? Qui ? Vous avez la réponse, bien sûr, ce sont ceux que les partis et eux seuls ont conduit au pouvoir, et qu'ils contrôlent afin que ce pouvoir reste entre les mains des partis, ou y retourne ?
Prenons la au mot : créons des nouveaux modes d'organisation démocratiques répondant aux périls des pathologies démocratiques, mais elles ne précise pas lesquels, à nous de les inventer.
Cynthia Fleury conduit une analyse parfaite mais encore une fois, son courage ne va pas jusqu'à pointer du doigt ceux qui sont à l'origine des pathologies qu'elle dénonce à juste titre, et encore moins à proposer les solutions concrètes pour les éradiquer. On ne soigne pas une pathologie en entretenant la vermine qui la gangrène, ni par des incantations. Sauf à quitter le monde du rationnel, pourquoi pas, mais nous risquons de manquer de spécialistes...
« J’ai perdu courage », nous dit-elle dans un ouvrage suivant, « alors même que je voyais la société dans laquelle je vivais être sans courage... Nous vivons dans des sociétés irréductibles et sans force. Des sociétés mafieuses et démocratiques où le courage n’est plus enseigné. Mais qu’est-ce que l’humanité sans le courage ? (...) Je crois que sans rite d’initiation les démocraties résisteront mal. Je vois bien qu’il faut sortir du découragement et que la société ne m’y aidera pas. Comment faire ? Qui pour me baptiser et m’initier au courage ? Qui pour m’extraire du mirage du découragement ? Car il me reste un brin d’éducation pour savoir que cela n’est qu’un mirage. Qu’il n’y a pas de découragement. Que le courage est là ; comme le ciel est à portée du regard ».
Non Madame, ce ne sont pas « les sociétés » qui sont mafieuses, ce sont ceux qui les dirigent en leur ayant dérobé le pouvoir. Oui Madame, le courage est là, il ne lui manque que la force sans laquelle le courage ne peut rien.
Ces forces, aujourd'hui, se rassemblent, mais nous aurions eu besoin de pistes, concrètes, praticables, qui ne soient pas seulement des idées, mais aussi des projet en actes, que vous n'avez pas eu le courage ou la sagesse de nous proposer. Pas plus que bien d'autres auteurs se piquent de politique. Ce ne sont pas non plus les partis qui nous l’insuffleront car ce sont eux qui nous font glisser dans la spirale du découragement, avec méthode, en nous divisant ; la fraternité repassera.
Liberté, égalité, fraternité
Alors ou trouver ailleurs les solutions ?
Il reste peut-être un espoir : celui qui le porte, vous allez sans doute rire, c'est Daniel Cohn Bendit, oui Dany le Rouge, qui crache maintenant sur les partis après avoir usé d'eux toute sa vie pour devenir finalement un oligarque, élu pendant quinze années rémunératrices grâce à un parti qu'il dénigrera ensuite, facile ! Mais nous ne sommes plus avec Dany à une contradiction près. En 2013, il publie donc un livre intitulé « Pour supprimer les partis politiques !?... ». Il n'est jamais trop tard pour poser les bonnes questions. Suivons-le.
On trouvera surtout dans ce pamphlet une réflexion sur sa propre personne (qui s'en étonnera?) et quelques citations. Mais il y reprend aussi des idées de Simone Weil et de quelques autres philosophes, il donne quelques pistes concrètes et nous répète son propre refus, aujourd'hui concrétisé, d’adhérer à un camp et de suivre à l'aveugle la ligne d’un parti. Très bien. On pouvait attendre davantage d'un révolutionnaire pacifiste, mais ne boudons pas notre plaisir !
Nous retiendrons son idée de « coopérative politique » avancée en 2010 et qui mérite d'être étudiée, tout comme son appel :« Cours, cours, camarade, le vieux monde politique est derrière toi !» qui doit être entendu. Il propose ici de fonder une forme d’action collective qui ne passe pas forcément par un parti et il reprend cette injonction d'un philosophe allemand, Hans Jonas, : “Agis de telle sorte que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre”.
Ce principe, qui ne semble pas être en effet celui que les partis privilégient, ne fait que nous conforter dans notre volonté de transformer (de supprimer) les partis politiques, tant ils sont dans leurs actions quotidiennes loin, très loin d'agir ainsi, à l'inverse de ce que prétendent leurs discours enjôleurs. Ce qui motive les partis, ce sont en priorité, Dany le dit bien pour l'avoir vécu, les résultats de la prochaine élection. La permanence d'une vie humaine sur terre, c'est pour les beaux discours, à la sauce idéologique de chacun. Mais encore une fois, ceci dit, que fait-on ? Que sont ces coopératives démocratiques et s'agit-il d'un outil propre à assurer cette permanence d'une vie authentiquement humaine ?
« Nous avons besoin », nous dit Dany, « d’une structure pérenne et souple à la fois, capable d’élaborer des positions collectives et de porter le projet (en l’occurrence écologiste mais, Dany, tu le sais, tout projet politique digne de ce nom ne doit-il pas intégrer cette dimension tout comme bien d'autres), sans s’abîmer dans la stérilité des jeux de pouvoir ou la folle tempête des egos en compétition. »
Sempiternel constat ! Suit un autre constat, sans plus d'originalité, mais qui est "courageux" et qu'il est bon de répéter avec Dany : « … il est hors de question d’abandonner aux appareils de parti, cette dynamique de renouvellement politique et social. Cela reviendrait à nous installer au cimetière, déjà bien encombré, des espérances déçues... Le divorce démocratique est profond entre des logiques partidaires (sic) complètement déracinées qui fonctionnent en hors sol et une société active, diverse, créative mais sans illusion sur la nature et les formes du pouvoir qui s’exerce sur elle.»
Dany poursuit : «Les partis politiques d’hier étaient de véritables lieux de socialisation et d’apprentissage de la cité. Mais aujourd’hui ils se réduisent le plus souvent à des structures isolées de la société, stérilisées par de strictes logiques de conquête du pouvoir, incapables de penser et d’accompagner le changement social, encore moins d’y contribuer... Comme des écuries de Formule 1, ces belles mécaniques politiques peuvent être très sophistiquées et faire de belles courses entre elles, mais elles tournent en rond toujours sur le même circuit, avec de moins en moins de spectateurs... »
Vient enfin le projet de Dany : « Les enjeux du XXIe siècle appellent à une métamorphose, à un réagencement de la forme même du politique. La démocratie exige une organisation qui respecte la pluralité et la singularité de ses composantes. Une biodiversité sociale et culturelle, directement animée par la vitalité de ses expériences et de ses idées. Nous avons besoin d’un mode d’organisation politique qui pense et mène la transformation sociale, en phase avec la société de la connaissance.
J’imagine une organisation pollinisatrice, qui butine les idées, les transporte et féconde avec d’autres parties du corps social.
En pratique, la politique actuelle a exproprié les citoyens en les dépossédant de la Cité, au nom du rationalisme technocratique ou de l’émotion populiste. Il est nécessaire de «repolitiser» la société civile en même temps que de «civiliser» la société politique et faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre... Ni parti machine, ni parti entreprise, je préférerais que nous inventions ensemble une "Coopérative politique" - c’est-à-dire une structure capable de produire du sens et de transmettre du sens politique et des décisions stratégiques. J’y vois le moyen de garantir à chacun la propriété commune du mouvement et la mutualisation de ses bénéfices politiques, le moyen de redonner du sens à l’engagement et à la réflexion politique. »
« Si cette Coopérative a évidemment pour objectif de décider collectivement aussi bien des échéances institutionnelles ... que des grandes questions de société, sa forme définitive n’est pas encore fixée. Il reviendra à ses membres d’en définir les contours, la structure et la stratégie. Ce débat doit être ouvert. »
PATATRAS. Pour le concret, nous devrons donc repasser, ou le découvrir nous-mêmes, dommage, car le projet de Dany a fait FLOP. Rien d'étonnant, un projet dépourvu d'un plan d'action n'a aucune chance d'aboutir, il ne peut même pas commencer !!! Sans que soit "fixée" la forme définitive, il nous eut été utile d'en percevoir quelques contours.
Dany n'a pas su dépasser le cadre du parti (ici « écologiste ») qui lui assurait sa survie politique, sans même en prendre vraiment conscience. Il lui a aussi manqué ce courage. Mais le voici maintenant débarrassé de ses chaînes. Il termine en souhaitant « la constitution de "collectifs" (Europe Écologie-22 mars).
Constitués sur une base régionale ou locale pour éviter tout centralisme antidémocratique, ces collectifs seront de véritables agoras de l’écologie politique, modérées sur Internet »
Il aurait pourtant suffit que Dany supprime dans son discours « Europe Écologie-22 mars » pour aboutir : car on ne guérit pas une plaie ouverte en la gardant exposée à la vermine, on ne supprime pas un parti en le plaçant au centre du projet de sa propre destruction. Simple logique.
Gardons de son livre ce constat, vécu, et cette idée :
« Un parti c'est un blindage, une structure fermée presque génétiquement à la société. Le débat se limite à des questions d'organisation du parti, de répartition des pouvoirs, de stratégie de gestion des différents processus tous plus ou moins démocratique »...
« Seul un mouvement, pas un parti, est capable de mettre en branle la société toute entière. Grâce aux réseaux sociaux on peut se réunir et voter »...
« J'ai compris (note : en 2009 – il était temps !) » que « la question de l'ancrage dans la société passait au second plan... Le problème que nous devons résoudre – la place de l'individu dans le collectif et inversement - reste entier »... « J'ai appelé le 22 mars 2010 à la formation d'une coopérative politique ».
Dany, Platon avait déjà réfléchi à cette question quatre siècles avant notre ère, avec sa « République », tu le sais. Aux solutions qu'il proposait, lui, pour résoudre le problème, il ne manquait que l'Internet, nous lui pardonnerons.
Reprenons tout de même (ou presque) la conclusion de Dany pour retrouver la logique du raisonnement et l'architecture d'un projet de transition démocratique sans les partis, en retirant les scories liées aux contraintes de son rattachement du moment.
Lorsqu'il parle de « nous », ne lui prêtons pas un esprit de corporatisme, et imaginons maintenant qu'il parle de tous les citoyens, et pas seulement de ceux qui sont ses amis de parti. Le titre de son livre qui évoque la supression des partis nous invite à cette transposition !
« La principale mission étant de penser la structuration du mouvement (il s'agit de la coopérative politique), ils (les collectifs locaux et/ou régionaux) resteront une étape transitoire, qui devra céder la place à la Coopérative qu’ils auront contribué à construire. Pendant toute la durée de leur existence, ils respecteront un principe de double appartenance, pour les associatifs, les syndicalistes et même ceux qui sont encartés dans un parti politique. Parce qu’on peut être vert, socialiste, Cap 21, communiste, que sais-je encore un citoyen libre de ses opinions et partie prenante de cette dynamique collective.
Encore une fois, l’important est moins d’où nous venons, mais où nous voulons aller, ensemble. C’est l’esprit même du rassemblement qui a fait notre force, cette volonté de construire un bien commun alternatif.
Le moment venu, chaque membre de la Coopérative votera pour en consacrer démocratiquement la naissance. Jusqu’ici, Europe Ecologie le peuple s’est contenté d’être un objet politique assez inclassable. L’enjeu de la maturité, c’est sa métamorphose en véritable sujet politique écologiste autonome, transcendant les vieilles cultures politiques. »
Nous retrouvons maintenant les idées et les principes « techniques » qui devraient présider à la future mise en place d'une assemblée constituante, depuis le niveau local jusqu'au niveau national.
Transposons les idées de Dany aux citoyens dans leur ensemble.
Après la mise en place de groupes coopératif locaux et régionaux, travaillant sur des solutions de transition démocratique, Il devrait s'agir de préparer une assemblée à caractère permanent, autonome, dont la forme ne pourrait cependant trouver sa légitimité qu'après avoir été approuvée par l'ensemble des citoyens.
Pour cela il n'y a pas d'autre voies que le référendum.
Cependant le référendum ne peut à ce jour être initié (quoiqu'en disent les partis qui nous ont concocté un nouvel article 11 de la constitution) que par le pouvoir exécutif et législatif en place, pouvoirs sous contrôle des partis. Le cercle vicieux semble encore se refermer sur nous.
Il reste une possibilité et un espoir.
La possibilité, c'est que les citoyens libres s'arment d'un peu de courage, ou simplement d'un peu de volonté, de la volonté de retrouver une liberté qui conduira à nous extirper des crises que nous déplorons. Les citoyens libres doivent exiger sans relâche, auprès de leurs élus et de leurs gouvernants, par le rejet des partis lors des votes, dernier moyen pacifique de contester qui leur reste offert, cette refondation institutionnelle qui leur redonnera leur souveraineté. En leur faisant savoir.
Sans cette volonté, il resterait inutile de gémir contre l'incompétence des partis et de leurs élus et de laisser ensuite un parti ou un autre poursuivre dans les errements inconséquents de la conquête du pouvoir.
L'espoir réside maintenant dans nos actions. Exiger d'abord le changement institutionnel par de simples courriers ou des pétitions ne suffira sans doute pas. Pourtant ce mouvement de fond, s'il s'affirme, permettra de rassembler les citoyens autour d'une volonté collective, et par la suite de nous mobiliser autour de mouvements citoyens de plus grande ampleur, dont il faudra absolument écarter tous les partis.
Claude Grellard, de l'association pour une Constituante (APUC) conclut : « Pourquoi les citoyens devraient-ils s’en tenir à d’anciennes méthodes où la démocratie n’étant qu’un jeu de procédures administratives, ils n’ont rien de plus à faire que cocher d’une croix, dans les cases d’un formulaire, des réponses toutes prêtes ? S’ils le veulent, avec Internet, les réseaux sociaux, et toutes les ressources de la technologie numérique, ils ont aujourd’hui les moyens de communiquer, d’échanger et surtout d’exprimer leurs suffrages autrement qu’en passant par des intermédiaires incertains. Nous devrions pouvoir imaginer un autre système représentatif hors du cadre imposé par les partis. »
Voici la clé, la participation et la collaboration des citoyens constitué en groupes locaux pour la préparation des décisions politiques, grâce aux réseaux via Internet. Mais nos institutions évitent habilement de s'engager sur cette voie, c'est donc à nous de les y entraîner.
Louis Saisi (APUC) complète en s'interrogeant sur nos institutions : « À quand donc la limitation du nombre de mandats dans le temps ? Si l’on veut vraiment que les parlementaires ne se coupent pas du peuple et restent leurs représentants, l’exercice de deux mandats - successifs ou séparés - devrait être largement suffisant, ensuite le parlementaire redeviendrait un simple citoyen devant travailler dans le "public" ou le "privé" pour vivre...
À quand donc également le raccourcissement de la durée des mandats : 5 ans (durée du mandat des députés et du Président de la République), c’est beaucoup trop... 3 ou 4 ans serait suffisant, si l’on veut que les élus restent sous le contrôle du peuple... Si l’on veut éviter que ne se constitue une classe politique coupée des citoyens et des électeurs, un parlementaire ne devrait pas avoir, au maximum plus de 8 à 10 années de vie publique, de même qu’un Président de la République...
Si le financement public des partis politiques semble avoir renforcé leur puissance, et de fait y contribue en partie, ce sont surtout les règles institutionnelles qui sont en amont qui établissent leur puissance sans leur donner aujourd’hui la moindre gloire... comme le montre l’abstention croissante à chaque élection... C’est dire le poids de nos institutions et du mode de scrutin dans l’organisation et le fonctionnement des partis politiques ainsi que la dérive de notre République vers une Monarchie élective avec sa cohorte de courtisans... C’est dire l’urgence de les réformer par la convocation d’une Constituante pour refonder le Pacte social. »
Comment agir ?
Nous y sommes : en réalité, les solutions sont en nous.
L'amorce d'une réflexion institutionnelle par des ateliers citoyens, des "groupes coopératifs", dans les communes ou les communautés de communes, embryon, avant qu'elles ne soient démocratiquement désignées (et sans les partis) des composantes locales de l'assemblée constituante que nous exigeons.
La seule solution pour supprimer les nuisances des partis politiques, pour sortir des crises à répétition sans que nos gouvernants ne soient obnubilés par leur prochaine réélection ou nomination, et pour nous permettre d'exercer notre souveraineté en participant aux décisions politiques, c'est de faire en sorte que ce soient les citoyens eux-mêmes qui mettent en place les structures qui proposeront de faire évoluer leur Constitution.
La mise en place d'une assemblée constituante reprenant ces projets, couvrant largement le territoire et dont les membres ne devront rien à aucun parti politique sera ensuite la seule issue.
La "révolution 2.0", pour une nouvelle Constitution
La vision. Disposer avant 2020 d'une Constitution digne du XXIe siècle qui donne leur pleine souveraineté aux citoyens et leur permette de contrôler le fonctionnement et les évolutions de leurs institutions, grâce à une véritable participation.
La stratégie. Faire en sorte que ce soient les citoyens eux-mêmes qui mettent en place les structures qui proposeront de refonder leur Constitution, sans aucune tutelle des partis politiques. Imposer par tous les moyens légaux la mise en place d'une assemblée constituante composée de citoyens libres, ouverte à tous sans aucun privilège de candidature, d'accès aux médias, de financement, de rattachement à un parti politique et s'étendant à tout le territoire, à caractère permanent.
Les (cinq) axes d'effort
Mobiliser les citoyens sur ce projet par la communication active et l'organisation d'activités participatives aux niveaux local et national, faire connaître cette stratégie,
Exiger des responsables au pouvoir par tous les moyens légaux qu'ils considèrent cette exigence constitutionnelle comme une priorité et qu'ils l'affichent,
Réagir sans délai y compris au niveau judiciaire sur toutes les activités politiques qui détournent de ce projet ou qui en font une affaire de parti(s),
Préparer des textes de travail constitutionnels pour concrétiser le projet aux yeux des citoyens en précisant bien que ce sera à l'assemblée constituante de décider et de faire approuver ses travaux par référendum,
S'appuyer sur le maximum de mouvements, libres d'attaches partisanes, pour créer une synergie en respectant l'identité de chacun (y compris avec des mouvements situés à l'étranger).
Un plan d'action en guise de conclusion, et de point de départ
Nous sommes dirigés par des oligarques que les partis nous imposent et qui, quelles que soient les qualités propres de ces hommes et femmes, deviennent prisonniers de ces partis et ne pensent plus par eux-mêmes. C’est rocambolesque et c’est grave, car cette situation va de mal en pire.
Il ne nous reste plus qu’à nous organiser, en citoyens libres, pour faire disparaître ces organisations partisanes qui gangrènent notre société, nous dérobent nos pouvoirs constitutionnels et n’agissent que dans un seul objectif : se maintenir ou parvenir au pouvoir, avec des boniments idéologiques qu’un enfant de dix ans ne croirait pas.
Nous allons y parvenir.
Commençons par ne plus jamais voter pour des personnages qui sont soutenus par un quelconque parti politique, mais votons, s’il y s’en trouve, pour des citoyens vraiment libres, ou sinon votons blanc (ce qui ne sert encore à rien mais qui interpellera).
Exhortons les, par nos courriers aux élus ou à l’exécutif, à amorcer un changement de système que les citoyens piloteront, avec une assemblée constituante. Une lettre a été adressée à la Présidence de la République pour réclamer un référendum mettant en place une assemblée constituante formée de citoyens libres. Elle est diponible pour chacun avec la procédure d'envoi sur la page http://collectifconstituant.fr.gd/ .
Organisons nous au niveau des collectivités locales pour élaborer des propositions institutionnelles et pour manifester afin de faire connaître nos actions. Des documents de travail sont collectés sur ce site aux pages
http://collectifconstituant.fr.gd/Texte-du-projet-_-Version-encours.htm et
http://collectifconstituant.fr.gd/Projet-de-Constitution-modifi-e2-e.htm
Coopérons entre groupe locaux sur tout le territoire pour rassembler nos travaux et pourquoi pas pour les menacer sur leur terrain : les élections, afin de "passer le message". Une structuration de ces groupes est proposée sur la page http://collectifconstituant.fr.gd/Coop-e2-ratives-de-Citoyens-Libres.htm , page qui montre une structure générale d'institutions du XXIe siècle selon une vision partagée des groupes de citoyesn libres.
Attaquons les à toute occasion dès lors qu’ils légifèrent de façon inconséquente ou qu’ils proposent des textes à caractère institutionnel ou constitutionnel sans nous les présenter aux débats.
Ce sera le cas en octobre lorsque le président de l’assemblée nationale publiera le rapport de son « groupe de travail sur l’avenir des institutions »! Il semble tout de même que nous soyons concernés, or tout ça est préparé sans nous et si nous ne réagissons pas, s’imposera à nous… N’acceptons plus ces dérives de la « démocratie ». Nous avons bien ri, maintenant ça suffit.
Un courrier a été transmis au groupe de travail pour l'interpeler sur les conditions de préparation de ce rapport. Ce courrier, que chacun peut reprendre est sur la page http://collectifconstituant.fr.gd/Groupe-Institutions-Assembl-e2-e-Nationale.htm
Mobilisons les citoyesn et alertons les médias.
Le temps est venu de préparer la résistance à l’oppression, droit fondamental constitutionnel, en raison du cumul intolérable de mépris dont nos "représentants" font preuve à l'égard des citoyens. Agissons.